Le tricycle pendulaire protégé

 

Pourquoi tout ça ?

Cet engin est dorénavant très efficacement protégé de la pluie, tout en pouvant s’ouvrir largement quand il fait beau. Une voiture décapotable fait ça à merveille, me direz vous. Sauf que cet engin, lui,penche dans les virages. Du coup, il fait 75 cm de large, avale goulûment les trous et les bosses et se délecte des virages et des rond points. Domaines dans lesquels une moto excelle, je vous l’accorde. Mais elle, c’est sans avoir de protection pluie.

En deux mots, c’est un pendulaire protégé. Une catégorie de véhicules paradoxalement rarissime sur nos routes alors qu’on peut supposer qu’elle n’est pas complètement dénuée d’intérêt. Qui n’a jamais rêvé d’un vélo ou d’une moto sur lesquels on ne se mouillerait pas par temps de pluie ?

Chemin faisant j’ai pris la mesure des contraintes de cette association de deux mots.

Notamment le jour où je testais par fort mistral une couverture « classique », c’est à dire ouverte sur les côtés précisément pour laisser passer le vent latéral, et néanmoins généreusement large sur le dessus, précisément pour ne pas laisser passer trop de pluie. Jusqu’à ce qu’une violente rafale m’expédie dans le bas côté sans que j’aie le temps de comprendre ce qui m’arrivait.

J’en ai illico tiré deux leçons : on ne plaisante pas avec les colères d’Éole et je devais revoir ma copie question carrosserie en limitant la prise au vent haut perchée.

Puis je suis rentré, penaud mais sans encombre, en utilisant une propriété que m’offrait l’agencement improbable de mon premier châssis : en roulant tout en gardant les pieds sur les bras de suspension je pouvais avoir un appoint d’équilibre qui me permettait de gérer ces violentes rafales.

Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que j’avais entre les mains, ou plutôt à mes pieds, une clé pour associer mes deux mots incompatibles. Grâce à ces appuis de pied, il devenait possible d’avoir une couverture totale sur un pendulaire.

Et j’avais, sans le vouloir et sans le savoir, créé un pendulaire à équilibre assisté, ce qui apportait au passage des solutions à bien d’autres petits inconvénients des pendulaires.

J’ai donc repensé tout le châssis autour de cette propriété. Après quelques années et à peu près autant de prototypes le cocktail fonctionne enfin correctement, du moins à mon goût.

À mon goût parce que, pour être franc, l’engin a l’inconvénient de nécessiter un apprentissage qui peut demander plusieurs kilomètres pour être à l’aise. Faute de quoi il laisse l’impression d’être déroutant. Donc bien peu de personnes ont eu l’occasion de passer ce cap.

Cela dit, vous avez dû faire plusieurs heures d’école pour avoir votre permis voiture et le vélo ne vous a pas été instantané non plus. Donc un apprentissage n’est pas prohibitif, le tout étant d’en comprendre l’intérêt pour se donner la peine de le faire.

Mais bon, quand on œuvre pour le développement de la mobilité intermédiaire on se souhaite pas faire un véhicule réservé aux convaincus ou aux téméraires. Alors je planche aussi sur une autre façon d’assister l’équilibre, une option de sécurisation électronique de l’équilibre qui rendrait l’engin accessible à (presque) tout le monde. Ce n’est pas au point pour l’instant mais le plus dur est fait, je sais aujourd’hui que le principe est bon.

Une autre chose qui s’est affirmée en chemin, c’est qu’il fallait aussi plancher sur la reproductibilité. Devant le nombre de pouces levés et de sourires que je croise sur ma route, je me suis dit que d’autres que moi pourraient même avoir envie de rouler dans un tel truc bizarre et qu’il serait dommage de ne pas leur laisser un espoir de le faire un jour.

Sans avoir la moindre intention de le commercialiser moi même, je me suis pris au jeu de chercher les méthodes de fabrication les plus simples possibles, pour en faire un projet viable. En me disant qu’un petit constructeur pourrait avoir envie de reprendre le flambeau… Si j’arrive à faire un engin suffisamment attrayant et si le projet est suffisamment abouti. Oui, je sais, avec des « si » on mettrait Paris en bouteille.

Voici donc pour ce qui concerne les motivations d’arrière plan et néanmoins essentielles de ce projet , car pour le reste vous avez deviné qu’il y a aussi comme un besoin de se déplacer avec un minimum de sobriété.

À ce stade je vous laisse sur deux questions subsidiaires, pour lesquelles je vous ai préparé les quelques précisions qu’elles méritent :

Mais quel est donc l’intérêt de pencher dans les virages ?

En quoi consiste cet équilibre assisté et qu’apporte t-il ?

Pour occuper vos longues soirées d’hiver voici le feuilleton de l’histoire.

-les évolutions fin 2024

-les évolutions de 2022… et un peu 2023

– les évolutions de 2021

– les évolutions de 2020

– les évolutions de 2019

– les évolutions de 2018

– les évolutions de 2017

les évolutions de 2016

une vidéo en action, au printemps 2015

la liberté de pencher dévoile de nouveaux avantages

correction des principaux défauts de jeunesse

premiers trajets

premiers tours de roue

étapes de la construction

conception

les inspirateurs

le projet originel